La coqueluche est une maladie respiratoire due à une bactérie. Elle se transmet très facilement, par la respiration. Elle est responsable de quintes de toux fréquentes et prolongées qui peuvent durer plusieurs semaines en l’absence de traitement. C’est une maladie grave lorsqu’elle survient chez les nourrissons et les personnes fragiles.
Une recrudescence récente du nombre de cas
Alors que le nombre de cas était en diminution depuis le dernier pic contagieux de 2017 (162 cas), les réseaux de surveillance RENACOQ et Sentinelle ont reporté plusieurs cas groupés sur le premier trimestre de 2024. L’épidémie semble s’intensifier depuis quelques mois.
Certaines personnes sont à risque de forme grave de coqueluche :
- Les nourrissons de moins de six mois. Chez ces derniers, non encore protégés par la vaccination, la coqueluche peut donner lieu à une hospitalisation, le séjour à l’hôpital étant systématique pour les bébés de moins de trois mois ;
- Les nourrissons de 6 à 11 mois incomplètement vaccinés.
D’autres personnes ont un risque de forme grave, mais moins élevé :
- Les personnes ayant une maladie respiratoire chronique ou souffrant d’immunodépression ;
- Les personnes présentant une obésité ;
- Celles âgées de 80 ans et plus.
Chez les adultes, il faut savoir que la protection de la vaccination diminue avec le temps et que plusieurs rappels sont nécessaires pour optimiser la protection vaccinale.
Qui est concerné par la coqueluche ?
C’est une maladie très contagieuse : on estime qu’une personne malade peut contaminer en moyenne 15 à 17 personnes à l’intérieur d’un groupe familial ou d’une collectivité, adultes et enfants.
La personne malade est contagieuse dès l’apparition des symptômes de type rhume et dure jusqu’à 21 jours en l’absence de traitement, mais seulement 5 jours si la personne est diagnostiquée et mise sous antibiotiques.
Une femme enceinte atteinte de coqueluche ne transmet pas la maladie au fœtus. En revanche, si la maladie survient en fin de grossesse, la mère peut contaminer son bébé juste après sa naissance, par voie respiratoire.
Quels sont les symptômes de la maladie ?
Pour commencer des symptômes de type rhinite (le nez qui coule), une fièvre faible, une toux d’abord modérée qui va évoluer vers des quintes de toux violentes. Ces toux peuvent rendre la respiration difficile, provoquer des spasmes, elles sont souvent fréquentes la nuit et épuisantes.
Attention certains adultes ne présentent pas toujours de signes caractéristiques, mais une toux qui se prolonge doit interroger.
Comment le médecin fait-il son diagnostic ?
Pour établir le diagnostic de coqueluche, le médecin interroge le patient sur la nature de sa toux et se renseigne sur l’existence de cas de coqueluche dans son entourage.
En présence de symptômes évocateurs, il confirmera avec une analyse par PCR sur un prélèvement nasopharyngé (comme pour le covid).
Ce prélèvement peut être fait dans n’importe lequel des laboratoires SYNLAB Bioliance. Cette analyse est réalisée en série, une fois par jour, mais les urgences peuvent être traitées au cas par cas. Attention, l’analyse n’est réalisée que si la toux date de moins de 3 semaines. Pour une bonen interprétation du résultat, le laboratoire vous demandera de préciser votre statut vaccinal et la date de début de la toux, si ces informations ne sont pas précisées sur l’ordonnance du médecin.
Après confirmation, le médecin prescrira des antibiotiques adaptés pour le malade et éventuellement les personnes de l’entourage proche, en particulier s’ils font partie des personnes à risque. La toux diminuera progressivement sur plusieurs semaines.
Les nourrissons des moins de 3 moins sont systématiquement hospitalisés pour prévenir les complications (par exemple la déshydratation).
Comment se protéger et protéger les enfants ?
Il est essentiel de vérifier son statut vaccinal et celui de ses proches avec son médecin traitant, le pédiatre ou la sage-femme. Depuis le 1er janvier 2018, la vaccination contre la coqueluche est obligatoire pour les bébés à 2 mois, 4 mois, avec un rappel à 11 mois (3 doses).
Des rappels sont prévus à 6 ans et entre 11 et 13 ans.
Pour les enfants nés avant 2018, la vaccination est fortement recommandée.
Pour les femmes enceintes, il est fortement recommandé de se faire vacciner contre la coqueluche à partir du 2e trimestre de grossesse, idéalement entre le 5e et le 8e mois (de préférence entre 18 et 34 semaines d’aménorrhée). Cela protège le nourrisson jusqu’à ses 6 mois, une période où il est particulièrement vulnérable.
La plupart des décès dus à la coqueluche surviennent chez les nourrissons de moins de 3 mois. Important : la mère doit se faire vacciner à chaque grossesse, même si elle avait été vaccinée récemment.
Lorsque la mère n’a pas été vaccinée pendant la grossesse au moins un mois avant l’accouchement, il est essentiel que les membres de l’entourage proche se fassent vacciner si leur dernier rappel date de plus de 5 ans. Cela aide à le protéger contre la coqueluche ; en effet le nourrisson est vulnérable face à la maladie, tout comme les personnes âgées.
Enfin, les gestes barrières sont importants en cas de symptômes. En cas de rhume ou de toux, il convient de porter un masque, surtout en présence de personnes vulnérables.
Un peu d’étymologie : le nom de coqueluche viendrait du latin « cucullum » (le capuchon), devenu en ancien français coqueluche (« capuche »). Alors pourquoi « capuche » ? Peut-être par ce que cette maladie « afflige principalement la tête semble l’investir et élever à la similitude du coqueluche” (1586)